Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous aime déjà !
"Je suis vraiment désolé ! Il m'a juré que ses légumes étaient bio !"
"De toute évidence ce n'est pas le cas crétin !"
"Ce n'est pas... Ta faute..."
J'ai des sueurs froides, alors que j'étais penchée en avant au-dessus des toilettes j'expulse de mon organisme un repas préparé avec soin, mais avec de mauvais produits... John est si gentil, mais comme moi il est un peu naïf. En fait, je le suis beaucoup plus que lui, mais c'est une autre histoire. Entre deux renvois je viens lui caresser la joue d'un air tendre pour essayer de le rassurer, de toute évidence s'est raté.
Un incident comme un autre, c'est ni rare, ni commun on va dire. À force ils sont habitués en quelque sorte. Le fait que je sois une mutante comme certains le disent, mais en plus avec un bracelet électronique pose déjà divers problèmes, le fait que je sois en plus malade a été l'excuse parfaite pour m'ordonner de quitter l'établissement pour la journée. J'ai déjà du mal à suivre les cours, je ne suis pas la plus futée qui existe, si en plus je perds des occasions d'étudier je ne passerai jamais les examens. C'est pour cela qu'une professeure, plutôt que de me lâcher dans la nature à contacté un collègue.
Rayleigh Harper, pourquoi lui en particulier ? Cela tiens en trois points primordiaux, le premier que c'est une personne honnête et de confiance, la seconde qu'il ne me jettera pas dehors à coup de pied au train en apprenant que je suis une méta-humaine et le plus important dans un sens pour elle. Il ne profiterait pas de moi. Quelques élèves et même parfois des professeurs mon pris à part, amener dans des endroits discrets ou même chez eux... Et ce n'était pas pour étudier, cela ne me déranger pas de les aider, même de faire parfois leurs corvées ou de les suivre au lit ou l'équivalent, mais eux ça les dérange un peu plus de se rendre compte que je suis incapable de mentir et n'ai pas le moindre problème à évoquer ce genre de chose avec force détails quand on me poussée à le faire.
De collègue à collègue, elle lui demanda donc de bien vouloir veiller sur celle qui est un peu comme une protégée pour elle, à l'image d'un mignon chat errant qui a besoin d'un peu d'attention. Néanmoins, pour s'assurer que tout ce passe bien, elle n'a pas oublié de préciser quelques unes de mes particularités pour qu'il ne soit pas pris au dépourvu. En commençant par mon attitude très singulière, ingénue et parfois très étrange. Mais aussi le fait que je suis une méta-humaine, que je porte un bracelet électronique sans préciser le pourquoi et mon souci d'addiction a la nature. Ce n'est plus un secret depuis longtemps sur le campus de toute manière, en fait cela n'en a jamais été un.
Je suis rentrée me changer avant que beau papa, enfin monsieur Scott... Anderson mon père adoptif ? Enfin, non, il m'accueille... Bref mon papa de cœur que j'aime tout plein fort ne m'amène en voiture à l'adresse désignée ! Il m'a déposé rapidement, devant retourner à sa boutique pour ouvrir après la pose repas tout de même. Il a un soupir en me voyant respirer fort une fois sortit de sa voiture dont il a coupé un instant le moteur pour éviter que je ne m'étouffe. Oui, l'addiction à la nature s'accompagne également une allergie à tout ce qui est artificiel si vous ne l'avez pas encore compris... La pollution est ce qui me fait le plus mal dans un sens.
Je n'ai donc pas mes vêtements classiques, ils sont allés tout droit à la machine, j'ai pris la première chose que j'ai pu récupérer dans la penderie pour ne pas retarder papa. Du coup tout ce que j'ai sur moi, c'est une robe simple blanche qui descend jusqu'au-dessous de mes genoux et des ballerines... C'est peu, mais je n'avais pas envie de m'enfermer dans des sous-vêtements après avoir passé une bonne demi-heure au-dessus d'un cabinet. Je serais dans une propriété primée, je n'ai pas besoin d'une tenue de randonnée ! Bon ça n'a pas empêché mon père d'en glisser discrètement dans mon sac, mais moi je ne l'ai pas fait. Le tout avec un sac à dos contenant quelques livres, mes papiers d'identité et une bouteille d'eau minérale naturelle importée d'Alaska. Ce quartier est si calme, enfin il en a l'air... Je vais à l'entrée, je vérifie l'adresse et appui sur la sonnette. Il me semble qu'il y a eu une réponse, mais je n'étais plus là pour l'entendre, pourquoi ?
Disons que j'ai vu un grand jardin, du coup une de mes mauvaises habitudes, surtout que j'en ai bien besoin. J'ai dû résister environ trois secondes avant de m'infiltrer plus ou moins discrètement... Surtout moins en fait. J'ai commencé à marcher, en ayant retiré mes souliers pour sentir le contact avec la verdure, puis rapidement j'ai accéléré avant de finalement me lâcher, retirer ma robe et lâcher mes affaires au sol ce qui me laisse dans mon plus simple appareil et littéralement courir dans l'herbe avant de m'y jeter et me rouler dedans en riant aux éclats. Oui bon ça ne jamais comme d'être dans la nature sauvage, mais c'est quand même agréable... Pour donner une image, c'est un peu comme faire une courte sieste dans un lieu confortable : ça fait du bien, mais ça ne remplacera jamais une nuit de sommeil. Qui a parlé de première impression ?
D'ailleurs, j'entends une voix, est-ce que c'est monsieur Harper ? Je me mets à genoux sur la terre sans avoir la moindre gêne, comme si le fait d'être sale et nue sur son terrain était tout à fait normal... Pour moi ce n'est pas forcement faux. C'est avec un grand sourire que je prends la parole.
"Bonjour ! Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous aime déjà ! Vous êtes le professeur Harper ?"
J'ai plus le visage d'une enfant que d'une jeune adulte... Puis je l'observe un petit instant. Pour une raison étrange, je me mets a rougir et met une main sur ma poitrine, j'ai le souffle court, je me demande ce qui se passe. J'ai un air légèrement perdu.
"Je vous trouve très beau, enfin la beauté est une chose tout à fait suggestive donc ça ne veut pas dire grand-chose... Mais je vous trouve quand même beau ! Emily... Enfin madame Blackwood m'a dis pleins de bien de vous... Bon ça ne vaut pas le fait de faire connaissance, mais si vous êtes aussi gentil qu'elle le dit je sais que je vais vous adorer... Encore plus que maintenant on va dire, si c'est possible."
À oui, Emily Blackwood... Ce serait bien d'au moins préciser son nom la pauvre. Je ne sais pas ce qui m'arrive, je n'arrive pas à être calme, il me perturbe, alors je n'arrête pas de parler. Habituellement je ne suis pas forcément la plus discrète, mais là c'est pire que... Jamais ?
"Je me sens toute bizarre maintenant... J'ai le cœur qui bat très fort et un peu de mal à respirer, je suis peut-être malade... J'espère que non, ça inquiéterait Gracy et mes parents de cœur... Enfin bref ! Pendant que j'y pense, vous préférez que je vous vouvoie ou vous tutoie s'il vous plaît ? Nom ou prénom ? Oh ! Je suis Wendy Temperance Walker, c'est madame Emily Blackwood qui m'a dit de venir vous voir."
Dit la petite rousse maintenant assise dans l'herbe, nue comme un ver si l'on exclut le bidule électronique à sa cheville droite et avec un sourire plein de gaieté, de joie de vivre même si elle est encore rouge à cause d'un petit quelque chose qui lui est inconnue.
Rayleigh Harper