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Nos pères, ces héros ! [NAZIRAH]

  • Anya V. Kovrov
    CIVIL - Indécis
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    Anya V. Kovrov
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      CIVIL - Indécis

      Nos pères, ces héros



      La salle était comble. Mon public m'attendait.
      Je pénétrais sur scène sous une pluie d'applaudissement qui me réchauffait le cœur, et m'encourageait à donner le meilleur de moi-même pour proposer un spectacle de qualité qui le subjugueraient tous. J'affichais un grand sourire enjoué avant de me présenter à l'assistance. « Bonsoir mesdemoiselles, mesdames et messieurs ! Je suis Anya Vlasta Kovrov, et ce soir je vais vous présenter un numéro inédit qui vous fera ouvrir grand vos yeux. » Mon cœur battait la chamade devant toutes ces personnes assisses pendant leur diner-spectacle. Depuis la votation de la Loi Turenne où tous les méta-humains devaient se recenser, une sorte de paranoïa m'avait gagné. J'avais peur que mes tours de prestidigitation soient considérés comme un exercice de pouvoir de méta-humain et non comme l'art de l'illusionnisme. Allez Anya, chasse cette idée de ta tête, ce public pense avoir affaire à une magicienne et non à une méta-humaine ! J'occupais toute la scène de son espace, en effectuant quelques petits tours basiques comme faire apparaître un lapin de mon chapeau pour ensuite le faire disparaître, ou encore transformer un jeu de cartes standard en jeu de cartes où il n'y avait que des carreaux, tous fonctionnaient à merveille en attendant le tour magistral de cette soirée.

      Mais avant de commencer, il me fallait une ou un assistant. J'annonçais de vive voix que j'aurai besoin de quelqu'un dans la salle. Beaucoup d'hommes se proposèrent de m'aider dans la réalisation de mon tour, ma tenue de scène étant quelque peu légère, la gent masculine répondait toujours présente quand je demandais un volontaire. Évidemment ce choix d'accoutrement n'avait pas pour but d'aguicher les hommes loin de là, mais d'obliger les mâles à se focaliser sur mes jambes ou mon buste et non sur mes mains lors de mes tours. Et puis la gent féminine dans tout cela ? Je comptais plus sur la jalousie de ces dames plutôt qu'elles ne prêtent réellement attention à mes manipulations de prestidigitatrice. 
      Finalement, mon choix de volontaire ne se portait pas sur un client du soir, mais sur une serveuse. La choisir était risquée dans la mesure où l'on pouvait imaginer une connivence préétablie avant le spectacle, mais je m'en moquais. Son regard m'avait attiré inexorablement. Je pointais donc ma baguette dans sa direction et d'une voix puissante, je l'appelais à monter sur scène avec moi. « Mademoiselle, auriez-vous l'extrême amabilité de venir me rejoindre et de m'assister ce soir ? Je demande un tonnerre d'applaudissement pour cette belle et jolie jeune femme ! » Les gens frappèrent dans leurs mains, même si certains étaient réticents à le faire. Il y'en avait toujours dans l'assistance.

      Avant de commencer quoique ce soit, je lui demandais son prénom. Une fois cette information en poche, je lui expliquais son rôle, cette dernière n'avait pas à s'inquiéter, car il était très simple. La serveuse n'avait que deux choses à faire, fermer la malle dans laquelle je me trouverai avec le cadenas et d'avoir un grand sourire. Un tour de magie sans sourire, c'était comme un Sunday sans la cerise sur le dessus. Maintenant, qu'elle savait tout, l'illusion pouvait commencer. Je rentrais donc dans la splendide malle rouge et or avec mon nom gravé dessus qui trônait au centre de la scène, le tout dans une chorégraphie élégante et raffinée. Une fois en position, je faisais signe à la jeune femme qu'elle pouvait refermer la malle avec moi dedans. La magie pouvait opérer. « Bien, très chère pouvez-vous frapper trois fois avec votre paume sur le O de Kovrov ? » Disais-je au fond de ma boite. Un coup, deux coups, trois coups et la malle se déplia en six, et cette dernière était vide ! L'assistance restait scotcher, le public se demandait où j'avais bien pu passer. « Mesdemoiselles, mesdames et messieurs je vous demande une nouvelle salve d'applaudissement pour notre charmante serveuse ici présente ! » Je me tenais fier comme un paon au milieu de deux tables du fond de la salle du cabaret. Tout le monde se retournaient et me voyaient. Le public était comblé.  
      Avec un grand sourire, je retournais sur scène rejoindre mon assistante du jour pour ensuite la prendre dans mes bras en guise de remerciement. Le spectacle était terminé, la serveuse pouvait reprendre ses occupations de serveuse, quant à moi je devais libérer l'espace pour un nouveau spectacle, car le diner n'était pas encore terminé. Je quittais la scène sous de nouveaux applaudissements.

      En coulisse, je demandais à ce que l'on charge mes accessoires dans ma camionnette de fonction. Néanmoins, je ne comptais pas quitter le cabaret tout de suite. Je demandais au patron du lieu qui venait me féliciter à quelle heure finissait la jeune serveuse qui m'avait servi d'assistante pour le final. L'homme était surpris de ma demande, mais il m'annonçait que son service prenait fin dans une heure. Très bien, je décidais donc d'attendre une heure dans la petite pièce que l'on m'avait allouée avant ma représentation pour attendre la jeune femme.
      L'heure s'écoulait, il était temps de retrouver la brunette. Tel un chat silencieux dans la nuit, je me faufilais dans le cabaret pour me tenir derrière la jeune femme. « Bonsoir, pardonne-moi d'être aussi direct, mais accepterais-tu de boire un petit verre avec moi pour te remercier de ta collaboration de tout à l'heure ? » Étais-je en train de la draguer ? Je ne savais pas trop, en fait je ne savais pas pourquoi je voulais la revoir. Son regard m'intriguait toujours autant.
    • Nazirah Bitat
      CIVIL - Rebelle
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      Nazirah Bitat
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        CIVIL - Rebelle
        Je sais pas pourquoi j'ai accepté. J'avais aucune raison particulière de refuser, mais la journée avait été longue, comme d'habitude. Avec tous les boulots cumulés, je finis toujours sur les rotules, avec clairement pas assez d'énergie pour sortir ou traîner avec des amies. Quand mon service se termine, je range mes affaires et je fonce m'effondrer sur mon lit. Mais là, je sais pas…

        C'était peut-être à cause de ce qui s'est passé sur scène. C'était rien de spectaculaire, je suppose, j'avais vu des numéros comme ça deux-trois fois, un par semaine dans le cabaret. Et comme le service doit continuer, je faisait plus attention aux clients qu'à la scène. Cette fois j'ai pas eu le choix. Quand elle m'a demandé de monter la rejoindre, j'y ai pas cru, au début. J'ai pensé qu'elle pointait une cliente devant moi, quelqu'un à la table dont je prenait la commande. Sauf qu'il n'y avait que des mecs, et ils avaient compris, eux. Ils m'ont poussée en rigolant dès que j'ai eu les mains libres. Je pouvais pas refuser, en plus le gérant de la salle m'a fait signe d'y aller quand j'ai hésité, mais monter comme ça sur scène, ça m'a pas mise à l'aise.

        Je dis pas que c'était pas bien, hein ! La magie, ça m'a jamais fascinée, mais vu de près, comme ça… Un instant elle était là, dans la caisse à me parler, comme si tout était normal, et puis d'un coup la caisse était vide, comme si elle avait jamais été là ! J'étais au premier rang, je touchais littéralement son coffre, et pourtant j'ai rien vu ! J'ai même sursauté quand la caisse s'est ouverte, et quand elle s'est montrée depuis l'autre bout de la salle, c'était… C'était magique. Je suppose que je me suis faite attraper par le numéro. Après ça j'ai essayé de suivre un peu le spectacle, mais c'était la fin du numéro de magie, et de toute façon il restait plein de clients.

        Puis bon, il s'agissait pas de sortir toute seule dans un bar pour rencontrer des gens, c'est elle qui est venue me chercher. Pas besoin de faire le trajet, de chercher des gens avec qui faire connaissance, c'était plus simple. Et j'avais pas eu le temps de rencontrer des gens depuis qu'on avait déménagé à Liberty Town, alors… Alors j'ai accepté.

        "Euh, ouais, pourquoi pas ?"

        Elle donnait pas du tout la même impression que sur scène, en vrai. Sans le costume, sans le maquillage, elle était moins impressionnante. Plus approchable, plus… je sais pas, plus vraie ? Je dis pas qu'elle était pas jolie en vrai, hein ! Elle restait jolie même sans tout le déguisement. Mais d'une façon plus normale, moins artificielle. C'est peut-être pour ça que j'ai accepté de la suivre, aussi. J'avais failli ne pas la reconnaître, en tout cas.

        J'en étais encore à ranger mon tablier, donc le temps de mettre toute mes affaires dans le casier, et j'étais prête à la suivre.

        "Avant que ça devienne bizarre, Anya c'est ton vrai nom ou juste un nom de scène ?"

        L'avantage aussi, c'était qu'on avait plus besoin de se présenter, elle connaissait mon nom et savait ce que je faisais là, et je savais aussi ce qu'elle faisait de sa vie. Ça fait gagner du temps, je suppose.
      • Anya V. Kovrov
        CIVIL - Indécis
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        id12.08.17 1:57
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        Anya V. Kovrov
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          CIVIL - Indécis
          La joie me submergeait quand la jeune femme acceptait ma demande de prendre un verre. Je lui affichais mon plus beau sourire, pendant qu'elle rangeait les dernières affaires dans son casier. La brunette me demandait si Anya était mon véritable prénom ou tout simplement un pseudonyme pour la scène. « Sur mes papiers d'identité, je m'appelle Anya Vlasta. Mais appelle-moi Anya tout simplement. » Ma mère avait eu la brillante idée de me donner un prénom composé, heureusement pour moi le fait qu'il n'y avait pas de tiret entre le « anya » et le « vlasta », cela me permettait de me faire appeler Anya en toute simplicité.
          Je regardais Nazirah. Arrête de l'observer avec autant d'insistance, elle va croire que tu la dragues ! Ou bien te prendre pour une dingue. Je ferai mieux d'écouter mon cerveau qui était de bons conseils sur ce coup-là. Je détournais donc mon regard, néanmoins je n'en restais pas moins silencieuse. « Tu t'es très bien débrouillée tout à l'heure. Une très bonne assistante. » Certes, ce que je lui avais demandé n'était pas insurmontable, mais au moins elle l'avait fait du premier coup, par le passé il m'était arrivé de sélectionner les mauvais volontaires. Un jour, j'étais tombée sur un incapable. Il avait mis le cadenas puis avait quitté la scène sans avoir pris le soin de m'écouter quand j'étais dans la malle, résultat des courses j'avais dû improviser.

          Maintenant, on pouvait se diriger vers le bar pour prendre notre verre. Devant le barman, je commandais mon cocktail préféré. « Un Cosmopolitan pour moi, et pour toi Nazirah ce sera quoi ? » Je lui avais proposé de boire un verre, je comptais bien le lui offrir. En plus, j'étais plus âgée qu'elle, c'était donc à moi de payer la note. D'ailleurs, en y réfléchissant était-elle majeure pour consommer de l'alcool dans ce cabaret ? Mine de rien la brunette me semblait jeune, plus jeune depuis que son service de serveuse s'était terminé. Si elle était mineure, lui offrir un cocktail sans alcool ou autre ne me posait aucun problème.
          Je m'accoudais sur le comptoir du bar pour me mettre plus à l'aise en attendant les commandes. « Tu es étudiante, Nazirah ? » Lui demandais-je pour en savoir un peu plus sur mon interlocutrice. Mon petit doigt me disait que ce travail au cabaret n'était que temporaire, et qui lui permettait de payer ses études. Je l'espérais, je n'avais pas envie de me tromper, car les études étaient très importantes. Pour ma part, je n'avais jamais été très passionnée par l'école, sans doute à cause de mon père. Oublie cet homme Anya ! Il appartient au passé, à ton passé, ce passé est mort et enterré ! Dès que j'avais obtenu mon diplôme de fin d'année, mon objectif était de vivre de ma passion la magie. L'université et les grandes écoles ce n'étaient pas pour moi au grand dam de ma chère mère. Cela faisait maintenant douze ans que je vivais de ma passion, même si mes représentations se faisaient plus nombreuses depuis quelques mois, mon train de vie n'était pas parfait. Néanmoins, je ne m'en plaignais pas. Je devais penser à autre chose et me détendre en compagnie de la brunette.

          Mon Cosmopolitan arrivait. Le barman annonçait la facture, et je lui sortais un billet de mon sac. En lui tendant l'argent, je remarquais que ce dernier matait ma poitrine. Aussitôt, je refermais un ou deux boutons de mon chemisier pour que cet accident ne se reproduise plus. Je n'aimais pas être observée de la sorte. « Les hommes tous les mêmes. En plus, dès que tu en trouves un bien, il finit toujours par te faire du mal à la fin. À ces salauds ! » Un cri du cœur ou la pensée du soir dite de vive voix.
          J'avais été fiancée par le passé. J'étais heureuse à cette époque, je pensais avoir trouvé l'homme de ma vie, celui qui serait mon mari, le père de mes enfants, rien de tout cela au final. C'était un coureur de jupons qui m'avait fait cocu avec la moitié de LibertyTown, et dire que je l'avais retrouvé dans mon lit en compagnie de deux dindes qui riaient en me voyant fondre en larme en comprenant que mon fiancé me trompait. En repensant à cette scène, mes yeux commençaient à briller. « Je suis désolée, je viens de penser à quelque chose de triste. » Disais-je en passant rapidement ma main sur mon visage pour retirer ces symboles de tristesse. « Tu as un petit-ami ? » Lui demandais-je. Non je n'étais pas curieuse, je souhaitais juste apprendre à la connaître, et cette question faisait partie du b.a.-ba pour connaître quelqu'un. Je parlais trop de toute façon, on me le rapprochait souvent, une vraie petite pie quand je m'y mettais.
        • Nazirah Bitat
          CIVIL - Rebelle
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          Nazirah Bitat
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            CIVIL - Rebelle
            C'était un peu bizarre quand même, au début. Elle était sympa, ya rien à dire là-dessus, mais elle avait l'air de me dévisager, elle me fixait à chaque fois que je regardais dans sa direction. Alors que bon, ya pas forcément grand-chose à admirer. Mes potes à Miami s'amusaient à dire que j'avais pas fini ma croissance. Du coup, un moment je me suis demandée si elle m'avait pas reconnue. C'était peu probable, généralement ce sont plutôt des journalistes fouinards qui nous retrouvent et font le lien avec le vieux, mais voilà, je voyais pas d'autre explication.

            Forcément, même si c'était qu'une théorie, ça m'a pas forcément mise de super humeur, mais j'avais absolument rien pour le prouver et elle faisait des efforts pour être sympa. Je dis des efforts parce que ce qu'elle disait ne sonnait pas très naturel, mais c'était gentil, au moins. Puis bon, ce n'est pas comme si elle m'avait demandé de me faire scier en deux ou d'esquiver des couteaux. Poser un cadenas et taper sur une boite en rythme, il y a plus difficile. Du coup, en attendant de voir où ça allait, j'ai juste haussé les épaules et suivi le mouvement.

            Une fois au bar, elle s'est détendue, comme si elle savait un peu mieux ce qu'elle faisait. Alors que moi ça a été l'inverse. Elle a commencé par commander un cocktail dont j'avais jamais entendu parler avant de se tourner vers moi, toujours souriante, comme si je devais sortir un nom savant moi aussi. Pendant un instant j'ai paniqué et ma bouche a parlé toute seule.

            "Euh… Pour moi ça sera juste…"

            J'ai failli dire "juste une bière" mais je me suis arrêtée juste à temps. Je me voyais pas avec mon gros verre jaune pisseux pendant qu'elle sirotait un truc sorti de James Bond, ça aurait fait tache. Sauf que des vrais cocktails, les trucs un peu classes, je les connais pas, alors j'ai juste dit que

            "Je prendrais la même chose, merci."

            Et tant pis si ça avait un goût de merde. Bon, j'annonce, je sais pas ce qu'il y a dedans mais j'aime pas ça, je pouvais pas le deviner mais maintenant je sais. En attendant cette révélation, Anya s'est installée confortablement alors que moi je croisais les jambes sous mon tabouret, les jambes ballottant au rythme de la petite musique de fond. Le silence était un peu gênant, heureusement elle a relancé la conversation parce que sinon j'aurais pas su quoi dire.

            "Oh, non. J'aurais bien voulu, j'ai passé des concours et il y avait un ou deux campus à Liberty Town qui étaient prêts à me prendre, mais j'ai pas le temps avec tous mes boulots. Déjà que je me bat pour avoir le temps de dormir et vivre un peu, si en plus je devais aller en cours et réviser je deviendrais folle."

            J'ai ponctué par un petit rire, un roulement d'yeux et ça, le geste de la main à côté de la tête qu'on fait pour dire que quelqu'un est taré. Moi, ici. Oui, bon, répéter ça à son psy ça fait un peu bizarre, mais j'en suis pas au stade de la folie non plus, j'ai juste besoin d'un peu de soutient. Mais je sais pas si Anya m'écoutait, elle avait le regard dans le vague et elle était beaucoup moins souriante d'un coup. J'allais lui demander si ça allait, mais le serveur est arrivé et s'est mit à lui mater la poitrine. Pour sa défense, c'est vrai qu'il y avait de quoi regarder, mais c'était quand même nul et Anya l'a mal pris. Moi ça m'a un peu amusé, entre autre parce que je suis jamais passée par là. Pas grand-chose à voir, de mon côté. Par contre, c'était moins drôle quand elle a commencé à râler sur les mecs comme si elle était déjà bourrée. Enfin mes amies ne disait ça que quand elles étaient bourrées, je suppose que certains peuvent le penser même en était sobre. Je savais pas trop quoi y répondre, du coup j'ai juste levé mon verre comme si elle avait porté un toast.

            Puis j'ai goûté le Cosmopolitain, et… ben j'ai avalé rapidement et fait la grimace après, parce que c'est vraiment pas pour moi. Il fallait tester, donc je regrette pas, d'autant qu'Anya regardait ailleurs et s'est rendu compte de rien. J'ai juste reposé mon verre et juré de ne pas y retoucher tant que quelqu'un d'autre ne l'aurait pas vidé. En vrai j'ai failli pas remarquer qu'elle avait les yeux humides, j'étais trop fatiguée pour faire attention aux détails. Il a fallu qu'elle s'essuie les larmes d'un geste bien visible pour que je comprenne, mais une fois que j'avais percuté, c'était évident que quelque chose n'allait pas. C'était pas la première fois de la soirée que je la voyais perdue dans des pensées pas agréables. Je commençais à me demander si elle ne m'avait pas invitée juste pour se changer les idées, ce qui ne marchait visiblement pas bien, et absolument pas parce qu'elle m'avait reconnue.

            Cette fois encore j'ai pas eu le temps de lui demander ce qui allait pas, même si j'étais à peu près convaincue que le mieux à faire c'était de la faire parler. Sauf qu'elle m'a coupé l'herbe sous le pied en changeant radicalement de sujet. J'ai écarquillé les yeux à cause de la surprise, j'avais pas vu cette question-là venir, et j'ai peut-être rougi un peu parce que, bon… ma vie romantique est pas fascinante à raconter, et j'ai pas grand-chose dont je pourrais me vanter, alors que j'étais persuadée qu'elle… Je veux dire, elle est canon, ça doit pas être bien compliqué pour elle ! 'Fin bref, du coup je savais pas trop quoi lui dire ou non, donc j'ai fini par tout dire. Peut-être que j'étais trop fatiguée pour ne pas juste raconter ma vie.

            "Non, j'ai personne. J'avais un copain à Miami, mais c'était bizarre. Pas aussi bien que dans les histoires, pas aussi fort et pas très physique non plus. Je crois que j'étais pas très attachée à lui. Et lui non plus, vu…"

            Vu… J'ai pas envie d'en parler, mais ça me fera du bien de sortir ça de mon système, c'est ça ? Du coup, il devait pas vraiment m'aimer vu que quand la rumeur de ce que le vieux a fait a commencé à circuler dans le bahut, il a été un des premiers à diffuser et gonfler l'histoire, aussi un de ceux qui m'ont le plus violemment rejetée. Après ça…

            "… On s'est perdu de vue quand j'ai déménagé et j'ai pas envie de le revoir. Et j'ai pas eu l'occasion de rencontrer qui que ce soit de bien depuis. J'ai pas rencontré grand monde tout court, en fait. C'est comme pour les études, j'ai pas le temps."

            C'est là que j'ai réalisé qu'au lieu de la faire parler elle de ce qui avait failli la faire pleurer, j'étais en train de raconter moi une histoire qui me mettait une boule dans la gorge. J'avais pas envie de parler de ça, avec personne, et j'étais pas encore assez bourrée pour m'ouvrir. C'était déjà bizarre qu'Anya réussisse à me faire parler autant. En tout cas il était temps de détourner l'attention et de la faire parler elle. Sur le moment j'ai même pas pensé que si elle m'avait demandé ça à ce moment, ça pouvait avoir un lien avec ce qui la rendait triste une seconde avant.

            "Et toi ? Je paries que tu dois avoir aucun mal à trouver des mecs bien, non ?"
          • Anya V. Kovrov
            CIVIL - Indécis
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            Anya V. Kovrov
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              CIVIL - Indécis
              Finalement, mon petit doigt s'était planté à merveille, la petite brunette en face de moi n'était pas étudiante. Dommage que la demoiselle n'avait pas assez de temps, car c'était ce qui lui manquait pour continuer son cursus scolaire. « Je n'ai pas fait d'études après mon diplôme de High School. Je me suis directement consacrée à la magie, et à comment la présenter devant un public. » Au final, ce choix de carrière avait été judicieux. Peut-être qu'un jour je serais sur une scène telle que celle du Madison Square Garden de New York ? Je souriais à ce fantasme irréalisable.
              Mes questions avaient été plutôt pertinentes, parce que j'en apprenais beaucoup sur Nazirah. Alors, comme ça tu viens de Miami, intéressant, très intéressant. Je n'étais jamais allée en Floride, à part Seattle et l'état de Washington ainsi que LibertyTown, je ne connaissais rien d'autres des États-Unis d'Amérique. La petite serveuse me semblait assez solitaire. Elle me faisait même penser à moi en l'écoutant. Vers mes quinze-seize ans, je n'étais pas très avenante avec les autres, je préférais rester dans mon coin, et faire ce que j'avais affaire pour rentrer chez moi une fois tout cela terminé. Cette façon de vivre lui passerait, ça finissait toujours par passé une fois les bonnes personnes rencontrées.

              Mes questions avaient trouvé leurs réponses, c'était à mon tour de passer de l'autre côté, et de répondre aux interrogations de la jeune femme. Je lui adressais un petit sourire quand j'entendais sa question. Le succès n'était pas un souci, malheureusement pour moi il n'attirait pas le bon. Je ne dirais pas que j'étais tombée que sur des imbéciles depuis cinq ans, mais presque. Pourtant, je n'étais pas une femme très compliquée à vivre, loin de là même. Tout ce que je demandais, c'était que lorsque je rentrais à la maison, un homme m'y attendait désirant passer la soirée avec moi sur le canapé à regarder un film à la télévision, et moi m'allongeant dans ses bras. Cela arrivait souvent en début de relation, puis après plus rien à mon grand désespoir. Voilà pourquoi j'étais toujours célibataire. « C'est vrai que je ne laisse pas insensible les mecs, mais bon je ne dois pas être assez bien pour ne plus être seule. » Non, je n'étais pas dépitée face à cette situation, car je croyais toujours au fait qu'avant mes quarante ans je serais mariée, et que j'aurai eu au moins un enfant. Une fille pour commencer, j'avais envie d'avoir une fille, une mini moi avec des cheveux aussi noirs qu'une nuit sans étoiles. « Aux filles célibataires ! » Disais-je pour trinquer une nouvelle fois. Tout était bon pour trinquer, et boire un Cosmopolitan. N'empêche qu'est-ce que j'aime cette boisson.

              Je plongeais mes yeux azurs dans les prunelles sombres de la demoiselle. J'avais envie d'en savoir un peu plus sur elle. Pourquoi avait-elle quitté Miami pour LibertyTown ? Le soleil de Floride était tout de même réputé, et puis la ville ne semblait pas désagréable à vivre. Évidemment, la cité des Dolphins* je ne la connaissais qu'à travers les séries, notamment celle avec l'équipe scientifique de la Police, donc peut-être que la ville n'était pas aussi chouette que je le pensais. « Pourquoi avoir déménagé ? Je veux dire, qu'est-ce qui t'a poussé à venir à LibertyTown, parce que le temps ici ce n'est pas le même qu'au Sud. » Lançais-je en riant. Le soleil tout le monde adorait cela, moi la première. Étant native de la ville où les précipitations étaient les plus fréquentes, LibertyTown offraient davantage d'accalmies, et cela me convenait à merveille.
              « Moi je ne suis pas d'ici. J'ai passé une partie de mon enfant à Seattle jusqu'à … jusqu'à un souci familial. » Je venais de donner mes origines à une inconnue. Il vient de se passer quoi là ? Il m'avait fallu quelques secondes pour me rendre compte de ce que je venais de dire. Je regardais Nazirah étrangement, mais je ne la dévisageais pas non plus. « Normalement, je ne parle pas de Seattle. » Lui disais-je pour qu'elle comprenne que mon assurance venait de s'envoler en mentionnant la ville des Seahawks*.

              C'était comme si une force à l'intérieur de moi avait eu envie de parler de mon passé à cette jeune fille que je ne connaissais ni d'Eve et d'Adam avant ce soir. Il y avait quelque chose en elle qui me rappelait moi en fait. Cette sensation de familiarité devait être la cause de ceci, je ne voyais pas d'autre explication à cette envie de faire partager mes origines, mes vraies origines et non cette version officielle que je servais à tout le monde depuis plus de dix ans maintenant. « Il y a eu un grave accident avec mon géniteur qui a fait quelque chose d'ignoble, et cela à pousser ma mère et moi à fuir Seattle. » Je servais à Nazirah sur un plateau d'argent la plus grande honte qui me suivait comme mon ombre. Mon père, mon géniteur, Axel Wilson, j'espère que tu iras en Enfer !
              J'avais honte d'être de son sang, avoir dû porter son nom jusqu'à ma majorité avait été un véritable chemin de croix. J'avais l'impression de cracher sur les familles des victimes de mon père en continuant de vivre avec son souvenir. Je tenais fermement le verre du Cosmopolitan dans ma main droite, si je continuais ainsi ce dernier pourrait se briser. Mais j'étais incapable de lâcher le cocktail, le simple fait que de parler de mon paternel me mettait dans un état second. Néanmoins, je n'en devenais pas dangereuse.

              Je desserrais mes mâchoires pour dire quelque chose que j'avais tant envie de dire depuis tellement d'années. « Je suis la fille d'un monstre. » La prestidigitation et la comédie que je faisais sur scène était la bouffée d'oxygène de ma journée. Même si aujourd'hui j'avais trente ans, je n'arrivais pas à tourner la page de Seattle. Une partie de moi s'en voulait terriblement de ne pas avoir vu le véritable visage de mon paternel, même si je n'étais qu'une enfant au moment des faits. Une autre en voulait à ma mère qui n'avait pas su décerner ce trait de caractère chez mon géniteur. « Tu dois penser que je suis à moitié-folle. » J'étais obligée d'admettre que quelque chose au fond de moi ne marchait pas correctement. Pouvoir passer d'un sourire de célibataire à une fille de monstre en l'espace de deux minutes, il fallait être bizarre un minimum.

              _____________
              * Les Dolphins & Seahawks sont les équipes de Football Américain de Miami et Seattle en NFL.
            • Nazirah Bitat
              CIVIL - Rebelle
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              id19.08.17 14:44
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              Nazirah Bitat
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                CIVIL - Rebelle
                "Aux filles célibataires !"

                C'était un peu surprenant quand même, enfin j'ai pas tout compris. Elle attirait les mecs mais n'avait personne donc quoi, elle les rejette tous ? Ou ils viennent mais ne restent pas ? Enfin j'y ai pas non plus réfléchi plus que ça, en vrai. On s'en fiches, non ? C'est sa vie, ça me concerne pas, enfin je crois. J'ai pas eu trop le temps d'y réfléchir sur le moment, elle a tout de suite embrayé sur autre chose. J'y ai un peu pensé depuis, mais j'ai toujours pas de réponse.

                Elle a repris sur Miami, et sur le déménagement. Là encore, j'avais pas envie de lui en parler de tout ça, j'ai jamais envie. Surtout pas avec quelqu'un que j'avais rencontré pas une heure plus tôt. Mais j'ai pas eu le temps, là aussi. Elle avait besoin de parler, elle me laissait pas en placer une. En même temps, je la comprends. Quand elle a commencé à raconter tout ça…

                C'est exactement comme ça que j'en aurais parlé. Du vieux, je parles. De la façon dont il a pourri notre vie à Maman et moi. Normalement j'en parles pas. Et quand j'en parles, je reste aussi vague que possible. Il a fait un truc dégueulasse, et à cause de ça, Maman et moi on a quitté New York. Puis Miami. Parce qu'on est liées à un monstre. Alors forcément, entendre quelqu'un d'autre dire exactement ça, ça m'a fait bizarre. Ça m'a pris les tripes.

                Pendant un moment, j'ai rien trouvé à dire. Qu'est-ce que j'étais sensée répondre ? Que je comprenais ? J'aurais pas cru quelqu'un qui m'aurait dit ça, pourquoi elle y aurait cru, elle ? Mais il fallait que je dise un truc. Elle avait les poings qui blanchissaient à force de se serrer, encore un peu et elle allait renverser son cocktail de partout. Puis j'ai su ce qu'il fallait dire.

                "C'est la responsabilité collective. Les gens adorent se dire que parce qu'on est lié à quelqu'un, on est comme lui. Ton père est un meurtrier, ton mari est un terroriste, alors tu dois être un peu pareil. C'est pratique pour eux, ça leur évite d'avoir à chercher plus loin. Ça fait un joli panneau à mettre sur le front des gens pour ne pas avoir à apprendre à les connaître. Mais c'est que ça, un panneau. Un mot qu'ils mettent sur ta tête. Ça n'a rien à voir avec ce que tu es, avec qui tu es. Ça ne devient toi qu'à partir du moment où tu l'acceptes, ou tu laisses ce que les autres pensent de toi devenir plus important que ce que tu es. Tant que tu restes droite dans tes pompes, tant que tu sais que c'est faux, ça ne pourra pas t'affecter et les gens seront obligés de finir par voir que le panneau ne correspond pas à ce qu'il y a derrière."

                Après avoir commencé, après avoir vérifié qu'elle écoutait, j'ai pris sa main et forcée à desserrer les doigts, à lâcher le verre. Si elle le brisait, les éclats pouvaient sérieusement lui abîmer la main, et elle serait une vachement moins bonne magicienne avec une main en moins.

                "C'est ce que mon psy dit, en tout cas. Moi aussi mon vieux est un salaud, il s'est même fait sauter pour ne jamais avoir à payer pour ses conneries. C'est à cause de ça qu'on a dû quitter New-York, puis Miami. Parce que les gens avaient fini par l'apprendre et que personne ne voulait de la famille du terroriste. Et moi aussi ça m'arrive de me dire que peut-être, les gens ont raison. Peut-être que si le vieux est un monstre, alors moi aussi. D'autant que… ça m'arrive de déraper, un peu. Mais la responsabilité collective, c'est des conneries. J'ai jamais voulu que le vieux aille se faire sauter. T'as jamais voulu que le tien fasse ce qu'il a fait. On y est pour rien, et ça change rien à qui on est. Alors tant qu'on reste droites dans nos bottes, tant qu'on sait qu'on vaut mieux que ça, ça peut pas vraiment nous affecter. Pas vrai ?"

                Sur la fin, je le disais un peu pour moi aussi. Parce que même si je lui disait tout ça, même si je lui répétait tout ce qu'on s'est dit ici en espérant que ça l'aide, j'y crois pas autant que je voudrais. Je sais que j'y suis pour rien, mais quand les gens n'arrivent pas à le voir, ne font pas l'effort de le voir, alors qu'ils me connaissent… même si j'y suis pour rien, ça fait mal.
              • Anya V. Kovrov
                CIVIL - Indécis
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                id11.09.17 1:21
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                Anya V. Kovrov
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                  CIVIL - Indécis
                  La brunette me parlait de « responsabilité collective », que c'était à cause de cette dernière que je me voyais comme un monstre à cause d'un parent ayant fauté. Rejeter les fautes du père sur son enfant, était l'une des pires choses dont été capable les communautés d'individus qui jugeaient sans chercher à voir le véritable fond du problème. Ma mère et moi étions nous aussi des victimes, des victimes collatérales d'Axel Wilson. Je serrais toujours mon verre, mais je sentais la main de Nazirah sur la mienne, cherchant à défaire mon emprise du réceptacle du cocktail que l'on m'avait apporté un peu plus tôt. Elle était gentille de faire cela.
                  Avec ce contact physique, je desserrais les doigts. La jeune femme continuait de me parler, mais cette fois-ci elle me faisait des révélations. Je l'écoutais donc attentivement, car je ne voulais pas en louper une miette. Elle aussi était la fille d'un monstre. Je fronçais légèrement les sourcils en entendant « il s'est même fait sauter », je comprenais tout de suite sa référence. Son père avait commis un acte terroriste, pour quelles motivations ? La jeune femme ne le mentionnait pas réellement. D'ailleurs, elle-même ne le savait peut-être pas. Après tout, moi je n'étais pas au courant des intentions de mon géniteur pour avoir abusé sexuellement de certains enfants de sa classe en primaire.

                  Nazirah et moi nous étions bien plus proches qu'il n'y paraissait. Je lui affichais un sourire, pas celui de compassion, mais un sourire pour lui signifier que j'étais contente d'avoir rencontré quelqu'un qui savait ce que je vivais. Ma nouvelle condition, celle d'être une muta-humaine était bien moins lourde à porter que les erreurs de mon père sur mes épaules. Peut-être la raison que je ne me sois pas encore recensée, venait du fait que j'étais la fille d'un prédateur sexuel ? Non, ce n'était pas ça ! La loi Turenne qui venait d'être adoptée, était injuste pour nous les méta-humains. Cette maudite loi était comparable au début du nazisme, quand ces derniers ont demandé à ce que les juifs portent une étoile sur la poitrine suite à un recensement. Si les choses n'évoluaient pas dans notre direction, très vite cette ville se retrouverait dans une guerre interne où humains et méta-humains s'opposeront. Cette vision désastreuse du futur me glaçait le sang, je sentais quelques gouttes de sueurs couler le long de mon échine. Retourne au sujet de la conversation, Anya ! Nazirah ne doit pas se douter que tu penses à autre chose ! Je me concentrais de nouveau sur la brunette. « J'espère de tout mon cœur que le poids des erreurs ou crimes de ton paternel s'effaceront le plus tôt possible. » J'aurais souhaité dire autre chose, quelque chose d'un peu plus construit comme elle l'avait fait à l'instant, mais je ne savais pas trop quoi dire. « Tu es quelqu'un de bien en tout cas ! » Je lui affichais de nouveau un sourire, et je lui attrapais la main comme elle l'avait fait pour moi.

                  Mes yeux azurs étaient plongés dans ses prunelles sombres et malicieuses. J'avais envie de découvrir ce petit bout de femme que j'avais sous le nez, mais je n'avais pas envie de le faire dans ce cabaret. Je désirais un endroit différent, puisque ce lieu était celui dans lequel travaillais Nazirah, et même si nous prenions un verre ensemble, peut-être que la brunette avait aussi envie d'aller ailleurs. Si nous étions toutes les deux sur cette même longueur d'onde, cela serait parfait. Il fallait donc que je me lance. « Tu serais partante si on sortait ? On pourrait se balader un peu. » Les quais étaient agréables à cette heure-ci avec les lumières qui se reflétaient sur l'eau. « J'ai envie de passer un bon moment en ta compagnie sans que l'on soit obligée d'être assisse à boire un verre l'une en face de l'autre. » Je me sentais maladroite, et peu à mon aise quand j'essayais de me justifier de quitter le cabaret. Pourtant, dans mon esprit cela était clair comme de l'eau de roche, je voulais passer un agréable moment avec Nazirah, dehors en marchant sur les quais, parlé de moi, l'écouter me parler d'elle, le tout en ayant un paysage chaleureux sous les yeux, mais là je n'avais pas la sensation d'avoir exprimé correctement le fond de ma pensée.
                  En attendant la réponse de la serveuse qui venait de finir son service, je finissais mon Cosmopolitain d'une seule traite. Le verre vide, j'étais prête à m'en aller, néanmoins cela je ne le montrais pas. Si Nazirah souhaitait rester ici, je resterai avec elle sans aucune hésitation, mais je ne commanderai plus de verre. Par contre, si ma proposition l'enjouait, alors je serais la trentenaire la plus heureuse de cette ville divisée et prête à tomber dans le chaos le plus total si les choses ne changeaient pas rapidement.
                • Nazirah Bitat
                  CIVIL - Rebelle
                  (6)28148713461300none
                  id12.09.17 9:31
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                  Nazirah Bitat
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                    CIVIL - Rebelle
                    Dès que j'ai commencé à lui toucher la main, à glisser mes doigts sous les siens pour la forcer à lâcher prise, elle a desserré les doigts. Est-ce qu'elle se rendait juste compte qu'elle était sur le point de se lacérer la paume à coups d'éclats de verre, est-ce qu'elle s'est juste détendue en sentant un contact ? Je sais pas. En tout cas ça a été vachement plus simple de lui reprendre le verre. Je l'ai juste repoussé un peu d'une main, sans le mettre hors de portée, tandis que l'autre… Elle avait la main douce, pas étonnant, c'est ses outils de travail alors elle doit en prendre soin. Du coup, j'ai laissé la mienne traîner un peu, puis elle me l'a prise de toute façon. Ça devait être moins agréable pour elle. J'ai pas encore la peau couverte de cals façons vieux ouvriers mais elles sont pas exactement lisses et bien entretenues non plus.

                    Puis elle me souriait, pour de vrai, comme au début de la soirée, avant qu'elle se mette à ruminer des idées noires. Et elle me regardait dans les yeux. C'était bizarre. Pas en mal, hein, pas bizarre genre glauque, bizarre genre… pas habituel. J'étais trop crevée pour réfléchir à ce qui se passait, pour me dire que c'était peut-être gênant et que je devrais détourner le regard. Je la fixais aussi, après tout. Pas en souriant, plutôt avec un air un peu neutre, un peu comme si j'étais hypnotisée ou fascinée. Il y avait sans doute un peu de ça. Faut dire, elle a des yeux bleus électriques, et grands, et avec son sourire ça lui faisait des petites fossettes aux coins et… Ya qu'au cinéma qu'on voit des regards comme ça, d'habitude. Le genre qui plonge jusqu'au fond du cerveau et se fait sentir jusqu'au fond des tripes.

                    Un genre de silence s'était posé sur la salle, à ce moment-là. Il restait presque personne à part nous, faut dire qu'on avait légèrement dépassé l'heure de la fermeture. C'était plutôt le début du ménage, autour, ils avaient dû nous garder seulement parce qu'on bossait toutes les deux ici. Puis on avait rien dit, moi j'avais rien à ajouter et elle devait prendre le temps d'assimiler. C'est elle qui a rompu le silence en me balançant que j'étais quelqu'un de bien. C'est tombé d'un coup au milieu de nulle part, j'ai pas pu m'empêcher de rire un peu. Et de rougir, un peu aussi.

                    "Ouais, j'essaie. Puis il faut qu'on se serre les coudes, personne le fera pour nous sinon."

                    Puis elle a proposé qu'on aille se balader un peu, juste marcher sans forcément aller quelque part. C'est vrai qu'entre moi qui avait pas touché à mon cocktail, les autres employés qui mettaient les autres tabourets sur les tables pour balayer, puis le fait qu'on bossait toutes les deux ici, ça faisait une ambiance bizarre. Et même si j'étais crevée, j'avais pas envie de dormir tout de suite. Anya et moi, on avait pas mal de choses en commun, et on s'entendait déjà bien, je voulais pas juste qu'on s'arrête là. Elle était sympa, et même si ce que je lui avait dit avait eu l'air de lui faire du bien, je voulais pas qu'elle retombe dans la déprime. Pas alors que je savais exactement ce que ça faisait. Alors je me suis levée et… Je sais plus si je lui ai tendue la main, ou si elle l'avait toujours pas lâchée. En tout cas je l'ai tirée pour qu'elle se lève aussi.

                    "Pourquoi pas ! En plus je n'ai pas encore eu le temps de visiter, tu pourras me montrer les beaux coins de la ville !"

                    En fait, malgré la fatigue, j'étais un peu excitée. Anya était la première personne dont je me sentais proche depuis mon arrivée à Liberty Town, ma première amie. Je veux dire, avec tout ce qu'on venait de se dire, les trucs inavouables qu'on garde plutôt pour nous d'habitude, plus la complicité, le fait qu'on ait toutes les deux envie que ça dure un peu plus, c'est ce que font les amis, mas vrai ?
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