Maman a encore passé des examens. Les médecins m'avaient prévenu, j'ai réussi à m'arranger pour être là pendant qu'ils la faisaient passer par toutes les machines, par tous les tests, tous les prélèvements. Je sais plus combien de fois ça fait, au moins une fois par mois et j'ai l'impression qu'ils se rapprochent à chaque fois. Et à chaque fois, les médecins essaient de me rassurer sans me dire que ça va mieux. Son état est stable, ils savent très bien ce qu'elle a, les nouveaux traitements font des miracles. Les nouveaux traitements.
A chaque fois ils ramènent ça sur le tapis. Un taux de rémission supérieur de truc pourcents, une guérison plus rapide, une convalescence moins fatigante ou moins douloureuse. Tout ça a un prix, mais c'est pour son bien, alors quelques milliers de dollars, c'est pas grand-chose. Je sais bien qu'ils veulent juste me faire payer plus, toujours plus, me faire cracher jusqu'à mon dernier cent ! Ils s'en foutent, eux, de savoir si Maman va mieux ou souffre moins ! Mais moi non. Même en sachant que c'est presque une arnaque, que le prix est stupidement gonflé, si les médicaments font la moitié de ce que les médecins promettent, je les prendrait si ça peut aider Maman. Si seulement c'était pas aussi cher.
Cette fois, en plus, les tests se sont mal passés. Rien de grave, mais Maman était moins anesthésiée que d'habitude. Ça se voyait sur son visage qu'elle avait mal. Elle grimaçait, elle respirait difficilement, ses gestes étaient lents et hésitants. J'avais pas le droit d'être avec elle dans la pièce, j'étais coincée dans la salle d'à côté à juste pouvoir mettre ma main sur la vitre, incapable de l'aider ou la soutenir. Quand tout s'est fini, ils m'ont interdit d'aller lui parler, elle était trop fatiguée. Ils m'ont juste conseillé de repasser le lendemain avant de me fourrer encore des devis de traitements entre les mains.
Des devis bien trop chers. Je lisais les chiffres en calculant dans ma tête, en constatant que jamais je ne pourrais gagner autant. J'ai pas de diplôme, j'ai pas de compétences ou de pistons, je suis la fille d'un meurtrier et une méta recensée, jamais je pourrais avoir un boulot qui rapporte ce genre de fortune. Pour moi, ces putains de devis étaient juste la preuve de mon impuissance totale à soulager Maman. J'avais les jambes coupées, la tête qui tournait et le coeur au bord de l'explosion. Avant d'avoir pu sortir de l'hôpital, je me suis effondrée sur une chaise dans le couloir et j'ai commencé à pleurer dans mes papiers.
A chaque fois ils ramènent ça sur le tapis. Un taux de rémission supérieur de truc pourcents, une guérison plus rapide, une convalescence moins fatigante ou moins douloureuse. Tout ça a un prix, mais c'est pour son bien, alors quelques milliers de dollars, c'est pas grand-chose. Je sais bien qu'ils veulent juste me faire payer plus, toujours plus, me faire cracher jusqu'à mon dernier cent ! Ils s'en foutent, eux, de savoir si Maman va mieux ou souffre moins ! Mais moi non. Même en sachant que c'est presque une arnaque, que le prix est stupidement gonflé, si les médicaments font la moitié de ce que les médecins promettent, je les prendrait si ça peut aider Maman. Si seulement c'était pas aussi cher.
Cette fois, en plus, les tests se sont mal passés. Rien de grave, mais Maman était moins anesthésiée que d'habitude. Ça se voyait sur son visage qu'elle avait mal. Elle grimaçait, elle respirait difficilement, ses gestes étaient lents et hésitants. J'avais pas le droit d'être avec elle dans la pièce, j'étais coincée dans la salle d'à côté à juste pouvoir mettre ma main sur la vitre, incapable de l'aider ou la soutenir. Quand tout s'est fini, ils m'ont interdit d'aller lui parler, elle était trop fatiguée. Ils m'ont juste conseillé de repasser le lendemain avant de me fourrer encore des devis de traitements entre les mains.
Des devis bien trop chers. Je lisais les chiffres en calculant dans ma tête, en constatant que jamais je ne pourrais gagner autant. J'ai pas de diplôme, j'ai pas de compétences ou de pistons, je suis la fille d'un meurtrier et une méta recensée, jamais je pourrais avoir un boulot qui rapporte ce genre de fortune. Pour moi, ces putains de devis étaient juste la preuve de mon impuissance totale à soulager Maman. J'avais les jambes coupées, la tête qui tournait et le coeur au bord de l'explosion. Avant d'avoir pu sortir de l'hôpital, je me suis effondrée sur une chaise dans le couloir et j'ai commencé à pleurer dans mes papiers.