Epatants, ces étasuniens. Ils voient débarquer un gus les mains dans les poches et se contentent de lui glisser un formulaire entre les mains. Ils y demandent si le nouvel arrivant est un terroriste, celui-ci répond non et ils finissent par lui souhaiter bienvenue au pays des obèses. Merci, au revoir, bonne journée et au suivant. Ca arrangeait bien le vieil Oscar Lambert, à vrai dire, mais ça n’en restait pas moins décevant. On lui avait fait tellement de cas de la sévérité des nord-américains concernant l’immigration qu’il s’était attendu à toute une série d’obstacles administratifs tous plus barbants les uns que les autres. Peut-être même à quelques représentants de l’ordre pour lui mettre la pression. Loin d’être Al Capone, ses quelques menus séjours en prison auraient néanmoins dû sonner le tocsin. Quand il repensa aux trois jours où on l’avait bloqué à l’aéroport de Brazzaville en le bombardant de questions, il alla jusqu’à se permettre un petit rire qui attira l’attention d’un badaud. Ce dernier lui jeta un regard interrogateur avant de passer son chemin.
Pas de bagages pour Oscar, juste un imper de son âge, rapiécé de toutes parts et aux innombrables poches où résident des miettes de tabac et quelques billets. Impossible d’importer quelconque denrée, par contre. Alors, le premier guichet qui passe est accueilli comme un don du ciel. Il zieute les étalages, conscient de ne pas trouver ce qu’il veut, puis il se rappelle que Belgam a été racheté par les ricains. Alors il demande du Lucky Strike, des petites feuilles et un briquet, et on les lui donne aussitôt. Premier bon point pour les USA. Quelques instants plus tard, il se roulait une clope en se dirigeant vers la sortie des bureaux de l’immigration, plus similaire à un attrape-touriste qu’à un bâtiment administratif à son goût.
Alors qu’il se rapprochait de la large baie vitrée qui servait d’entrée, il eut un aperçu de la ville et ses doutes furent rapidement confirmés. Etre aux Etats-Unis ne changeait rien. C’était gris, c’était maussade, triste, terne, que du béton à perte de vue. Le tout en plus grand, et donc en plus dégueulasse. Une déception de plus. Il tapotait sa cigarette sur son briquet pour la tasser lorsqu’il remarqua une femme. Elle se dirigeait vers lui. Ou plutôt vers le bureau, supposa-t-il. Pourtant, cette silhouette lui semblait familière. Il avait déjà vu ces bouclettes brunes quelque part, mais impossible de mettre le doigt dessus. Ce n’était pas non plus comme s’il se rappelait de tout ce qu’il voyait ou entendait. Puis un déclic se fit. Interpol. Eh bien voilà. On y était. Ce n’était quand même pas beaucoup demandé que de lui accorder ne serait-ce qu’une once d’importance. Ayant un paquet de choses à se reprocher mais faisant comme si ça n’était pas le cas, il sortit et se contenta de l’attendre en allumant sa clope.
- Le monde est foutrement petit, lâcha le vieux barbu en expirant un nuage de fumée nauséabonde une fois la femme à proximité. On y traîne ses grolles aux quatre coins pourtant on y croise toujours les mêmes personnes. C’est déjà l’heure des menottes ou juste le plaisir de revoir ma sale gueule ?
Pas de bagages pour Oscar, juste un imper de son âge, rapiécé de toutes parts et aux innombrables poches où résident des miettes de tabac et quelques billets. Impossible d’importer quelconque denrée, par contre. Alors, le premier guichet qui passe est accueilli comme un don du ciel. Il zieute les étalages, conscient de ne pas trouver ce qu’il veut, puis il se rappelle que Belgam a été racheté par les ricains. Alors il demande du Lucky Strike, des petites feuilles et un briquet, et on les lui donne aussitôt. Premier bon point pour les USA. Quelques instants plus tard, il se roulait une clope en se dirigeant vers la sortie des bureaux de l’immigration, plus similaire à un attrape-touriste qu’à un bâtiment administratif à son goût.
Alors qu’il se rapprochait de la large baie vitrée qui servait d’entrée, il eut un aperçu de la ville et ses doutes furent rapidement confirmés. Etre aux Etats-Unis ne changeait rien. C’était gris, c’était maussade, triste, terne, que du béton à perte de vue. Le tout en plus grand, et donc en plus dégueulasse. Une déception de plus. Il tapotait sa cigarette sur son briquet pour la tasser lorsqu’il remarqua une femme. Elle se dirigeait vers lui. Ou plutôt vers le bureau, supposa-t-il. Pourtant, cette silhouette lui semblait familière. Il avait déjà vu ces bouclettes brunes quelque part, mais impossible de mettre le doigt dessus. Ce n’était pas non plus comme s’il se rappelait de tout ce qu’il voyait ou entendait. Puis un déclic se fit. Interpol. Eh bien voilà. On y était. Ce n’était quand même pas beaucoup demandé que de lui accorder ne serait-ce qu’une once d’importance. Ayant un paquet de choses à se reprocher mais faisant comme si ça n’était pas le cas, il sortit et se contenta de l’attendre en allumant sa clope.
- Le monde est foutrement petit, lâcha le vieux barbu en expirant un nuage de fumée nauséabonde une fois la femme à proximité. On y traîne ses grolles aux quatre coins pourtant on y croise toujours les mêmes personnes. C’est déjà l’heure des menottes ou juste le plaisir de revoir ma sale gueule ?