#Various
- Citation :
- Traque Macabre
Participants : 2 à 4
Une ambulance se rend souvent chez des gens ayant appelé pour un malaise ou sur le lieu d'un accident, mais elle ne retourne jamais à l'hôpital pour y déposer les blessées ou les malades. Ceci est un peu louche mais la police a bien du mal à la retrouver: il faudrait contrôler tous les véhicules hospitaliers qui arrivent pour porter secours ce qui pourrait faire perdre du temps et tuer des gens. Si cela est un coup de criminels, ils n'ont pas été stupides: qui irait soupçonner une ambulance ?
Winter is coming. En cette soirée sans lune, le secteur PRIMO de BETA est toujours aussi plein de vie. Les laissés pour compte et autres rebuts des autres quartiers cherchent à se mettre à l'abri pour la nuit, traînant avec eux leurs maigres possessions tandis qu'à la faveur des ténèbres s'ourdissent ici et là des complots de plus ou moins grande ampleur. A travers la saleté répugnante des rues et l'ambiance nauséabonde qui plane dans l'air vicié du quartier de plus mal famé de Liberty Town, au delà des tapineuses et autres dealer, ceux qui subissent de plein fouet les affres du destin tentent tant bien que mal de mener leur existence à bien, en évitant à qui mieux mieux de se faire remarquer par les corbeaux maîtres de leur pitoyable destin.
Il n'est pas rare en ces milieux défavorisés et rendus inhospitaliers - surtout la nuit venue - d'assister bien malgré soit à un règlement de compte sanglant au détour d'une ruelle délabrée, mais la loi du silence régnant sans équivoque; la plupart des passants baissent les yeux en hâtant leurs pas, fermant leur esprit et leurs oreilles aux suppliques etouffées d'un bien souvent mort en suspens.
Profitant de cet avantage, Reyes s'octroie depuis peu des petites visites dans cette partie de la ville qu'elle jugeait autrefois inintéressante; assouvissant à la fois sa curiosité sur ses propres capacités et testant leurs limites. Réalisant peu à peu l'incroyable réalité des choses: elle n'était sans doute pas aussi humaine qu'elle l'avait cru jusqu'à lors. Si d'aventure elle avait toujours cru sa nature aventureuse et belliqueuse comme un caprice de dame nature, elle s'était découvert un appétit presque forcené pour les combats de rue, semblant même se sentir euphorique pendant ces derniers. Et l'expérience avait jusqu'à présent été concluante: plus la trentenaire blonde jouait de ses poings, plus sa vie lui semblait meilleure, ne pouvant tirer cette extase et ce fix que lorsque la castagne embrasait ses sens.
Ainsi donc, la blonde s'était trouvée un passe temps peu avouable : tabasser sans vergogne les proies qui auraient l'imprudence de penser qu'ils pouvaient avoir une ascendance sur sa personne. C'est donc affublée d'un jean très près du corps dévoilant ses courbes affriolantes et d'un trench coat noir sur un top moulant blanc qu'elle avait déambulé dans le quartier le plus dangereux de la ville, sillonnant quelques bars avant de les quitter après avoir repoussé les avances de certains prétendants; se contentant de laisser dans son sillage un parfum entêtant et le souvenir de sa longue crinière blonde volant au gré de la brise du soir. Elle avait écumé ainsi quelques bars avant de se rendre compte que son appât avait parfaitement fonctionné : deux individus avaient choisi de la prendre en chasse à bonne distance.
Savourant par avance ces hors d'oeuvres, elle les avait conduits à l'abri de l'un des hangars du quartier, se laissant rattraper par ses poursuivants avant de s'assurer qu'ils ne pourraient être vus ou entendus. Puis, dans l'intimité de l'entrepôt désaffecté, elle s'en était donnée à coeur joie, sans retenir ses pulsions guerrière. Pendant quelques minutes, les rares passants pouvaient entendre des échauffourées ainsi que des bruits distincts d'une bagarre, mais comme elle l'avait prédit, aucun n'avait eu le coeur d'aller voir ce qui se passait, se disant qu'il ne s'agissait là que d'une énième bagarre de rue.
Jouant avec les pauvres hères, la femme avait repris son sang froid alors que ceux qui pensaient être les chasseurs étaient étendus au sol, gémissant de leurs côtes cassées et des contusions multiples relatives à ce passage à tabac en règles. Se redressant et quasiment indemne, Gabrielle entreprit de se saisir du téléphone de l'un d'entre eux avant de composer un numéro d'urgence afin qu'ils envoient une ambulance; car si la femme appréciait de faire usage de la force, elle n'était guère encline à tuer froidement, et n'en voyait de toute manière pas l'utilité à ce moment.
L'adresse laissée, elle jeta l'appareil sur les corps inertes avant de s'installer dans un coin de la grande pièce, à l'abri des regards indiscrets, soufflant quelques minutes en attendant l'arrivée du personnel soignant.