Redwald Vàn
Le passeur
Le colis de trop
Le soleil est bien haut dans le ciel, illuminant les environs de son flot lumineux, pendant que Redwald se prélasse sous ses rayons, juste au dessus de la porte d'entrée de l’orphelinat, protégée par un coupe pluie, qui est bien plus utilisé comme perchoir qu'a son utilité première. Cette fois, il est seul. Habituellement on peut voir des enfants sortir de la fenêtre juste à côté pour discuter avec lui ou jouer avec lui, chose qui fait très largement contraste avec la personne qu'il est en dehors de l'orphelinat.
Se prélasser au soleil lui ressemble en revanche, il n'a pas grande attente de la vie. Ou plutôt, il sait qu'elle peut beaucoup lui offrir, mais que pour ca il faut se bouger soi-même, et pas simplement attendre. Alors il attends, tout simplement avec l'espoir de pouvoir un jour prouver qu'il avait tord en disant cela. En espérant que la vie elle-même viennent lui offrir quelque chose, tandis que la mort elle pourrait joyeusement aller voir ailleurs.
Gardien de l’orphelinat, il protégeais autant le bâtiment, symbole de la famille Vàn, que ceux qui y résidaient. Et même lorsque des enfants quittaient l'orphelinat pour trouver leur chemin ailleurs, ils restent tous, pour lui, des anciens Vàn, tant qu'ils ne font rien qui pourrait lui nuire en tout cas.
Redwald se permit de bailler soudainement, puis de reposer son regard sur une nouvelle arrivante. Elle se tenait droite, devant le portail d'entrée de l'orphelinat, semblant vérifier si elle se trouvait au bon endroit. Serait-ce une cliente pour le passeur où une femme plus aisé que la moyenne de Bêta venue chercher un héritier ?
Secrètement, il espérait que ce soit pour lui. Sans penser même a son envie incessante de travail, non, ce qui lui traversait l'esprit c'était de savoir ce qu'un aussi joli bout de femme pourrait venir lui demander de transporter.
Il la regardait un instant de bas en haut, appréciant la voir hésiter sur l'identité de l'orphelinat puisque rien n'était écrit, après tout, nous étions à Bêta.
Il se redressa sur le coupe-pluie et lui adressa la parole en haussant le ton pour bien se faire entendre et qu'elle le diffèrencie du bruit extérieur.
J'peux vous aider ?
Tout en descendant de son perchoir, il s'approchait alors de la grille, toujours à l'intérieur, et continuait de fixer l'inconnue qui lui faisait face, se dardant d'un fin sourire en s'approchant d'elle. Elle possèdait une cicatrice qui attirait particulièrement l'oeil de Redwald. Après tout, il en avait aussi, et chacune d'elle avait une histoire. Alors que pourrait être l'histoire d'une cicatrice autant marquée et aussi visible ? Quoi qu'il en soit, elle n'avait aucune honte à la porter, du moins en apparence, et il aimait ca. Seul ceux qui avancent et se battent malgré les obstacles réussissent à tirer leur épingle du jeu et à s'en sortir, surtout à Bêta. Bien que rien ne pouvait prouver à Redwald qu'elle n'était pas de Bêta, il semblait presque le ressentir ...